Le développement des services, comme niche de croissance pour l’émergence du Cameroun


Isaïe Gheahnjim
De l’analyse des résultats d’une étude sur « l’évaluation de la présence des entreprises camerounaises de services dans la sous-région CEMAC  », validée le 13 janvier 2012 et commanditée par le Ministère du Commerce, les entreprises camerounaises, bien que très actives dans la Sous-région, ne mettent pas pleinement à profit les avantages concurrentiels défendables dont elles disposent pour saisir les opportunités d’affaires qui existent dans les domaines du tourisme, des transports, des services aux entreprises des services immobiliers de location et  d’éducation  et de BTP.  Les principales raisons  évoquées par ces dernières  sont liées à l’absence de financements, aux difficultés d’obtention des agréments, à la concurrence de grands groupes internationaux, à l’insuffisance d’encadrement par l’administration camerounaise et en général aux contraintes liées à  l’environnement des affaires.
Ce constat pourrait donc élucider l’absence d’une réelle stratégie de développement du secteur des services au Cameroun et d’un dispositif d’accompagnement des entreprises par les institutions étatiques et les groupements socio- professionnels, dans leur développement (inter)national. Faut-il le rappeler, les services représentent une part importante de l’économie dans les pays du monde entier, y compris les pays en développement, au regard de son rôle vital dans tous les aspects économique. Des études ont  d’ailleurs montré que même dans la production des marchandises, une part plus importante de la valeur ajoutée (jusqu’à 70%), provient d’intrants sous forme de services : en amont (études de faisabilité, financement, et activités de recherche-développement par exemple), dans la phase de production proprement dite (services de comptabilité, d’ingénierie et d’administration,..) et en aval (communication, entreposage et distribution, etc.).
Ainsi, lorsqu’on évoque la compétitivité des  entreprises camerounaises de services, surtout dans ce double contexte d’opérationnalisation de la décentralisation et  de la stratégie pour la croissance et l’emploi au Cameroun, d’une part, et de promotion des Accords Commerciaux Régionaux et de l’intégration Régionale, d’autre part,  il est important de prendre acte du fait que leurs solutions apporteront une série d’avantages en termes de développement national.
Tout d’abord, les services sont des industries propres qui ne nécessitent pas de moyens financiers, matériels et humains considérables. Ces entreprises créent généralement des emplois pour des diplômés universitaires qualifiés, ce qui aide à endiguer, le chômage, le sous-emploi inquiétant et la fuite des cerveaux qui constituent malheureusement un phénomène répandu dans les pays moins avancés. Aussi, l’apport des services de haute qualité rend plus compétitives  les entreprises nationales et les exportations des marchandises. Ce qui représente bien entendu, une source de devises. Par ailleurs, grâce au télétravail, les entreprises de services peuvent fonctionner pour une grande partie de leurs opérations avec une main d’œuvre dispersée. Ceci permet de créer et préserver des emplois dans des régions plus éloignées, réduisant ainsi la pression sur les zones urbaines et préservant l’intégrité des communautés rurales.
En somme, toute partie prenante et/ou responsable avisé de la planification de l’économie devrait donc accorder la priorité au développement du secteur de services, comme une niche de croissance pour l’émergence du Cameroun, surtout que des opportunités et avantages concurrentiels défendables existent dans bien de domaines.  



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