Attiré par une épargne d’environ 4000 milliards de FCFA, le Cameroun lèvera de plus en plus de fonds sur le marché local
(Investir au Cameroun) - Après l’expérience de l’eurobond de 2015, qui avait
permis au Trésor public camerounais de lever une enveloppe de 375
milliards de FCFA (pour un besoin exprimé de 750 milliards de FCFA), à
un taux d’intérêt de près de 10%, le Cameroun ne repartira pas de sitôt
tenter de mobiliser des ressources financières sur le marché
international des capitaux.
C’est
du moins ce qui transparaît de l’exposé présenté le 21 janvier 2020 à
Yaoundé,
par le directeur de la trésorerie à la direction générale du
Trésor du ministère des Finances. Samuel Tela s’exprimait au cours de la
conférence annuelle des responsables des services centraux et
déconcentrés du ministère de l’Économie.
« Au
regard de l’importance de la liquidité du marché monétaire (Beac,
NDLR), qui oscille depuis fin 2018 entre 950 et 1100 milliards de FCFA,
et du volume de l’épargne nationale (environ 4000 milliards de FCFA),
l’État pourra lever de plus en plus de ressources sur le marché local,
pendant plusieurs années », a-t-il confié.
Selon ce responsable du ministère des Finances, « le
principal avantage du marché local est que la dette est libellée en
FCFA, et par conséquent ne présente aucun risque de change comme c’est
le cas de la dette extérieure libellée en devise ». « Quand bien
même la parité est fixe (comme entre le CFA et l’euro, NDLR), elle (la
dette) pourrait être sujette à un ajustement à moyen ou long terme », précise Samuel Tela.
Dans
le même temps, explique le directeur de la trésorerie au ministère des
Finances, sur le marché international des capitaux, « la perception
du risque qu’ont les investisseurs sur les pays émergents renchérit les
taux. En intégrant les autres coûts additionnels liés à ce type
d’opération, notamment les commissions d’agents, la différence entre les
taux de sortie des emprunts internationaux non concessionnels et les
emprunts domestiques est faible. Pour certaines maturités, ces taux sont
plus favorables sur les marchés domestiques ».
Brice R. Mbodiam
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