Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC : « la banque centrale dispose de devises en quantité suffisante pour répondre aux besoins des économies de la CEMAC »

Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC : « la banque centrale dispose de devises en quantité suffisante pour répondre aux besoins des économies de la CEMAC »(Investir au Cameroun) - Depuis plusieurs mois, les opérateurs économiques camerounais se plaignent de la difficulté à payer les factures de leurs fournisseurs à l’étranger, à cause de la rareté des devises dans les banques commerciales. Interrogé par le quotidien gouvernemental, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli (photo), réfute l’hypothèse d’une rareté des devises
dans la zone CEMAC, mais dénonce le non-respect des obligations réglementaires liées aux transactions internationales, par les banques commerciales.
« La banque centrale dispose de devises en quantité suffisante pour répondre, à tout moment, aux besoins des économies des Etats-membres de la CEMAC (…) Les agents économiques désireux de régler les opérations avec l’extérieur, devraient s’adresser aux banques agréées de la CEMAC. Celles-ci sont tenues d’exécuter toutes les demandes de transfert de la clientèle dans les 48 heures, suivant le dépôt desdites demandes à leurs guichets, sous réserve que toutes les conditions et les pièces exigibles en application de la règlementation de change soient réunies.», explique le gouverneur de la BEAC.
Le principal dirigeant de l’institut d’émission des six Etats de la CEMAC précise, par ailleurs, qu’« en cas d’insuffisance de la trésorerie en devises au sein des banques, elles transmettent immédiatement à la Banque centrale, les dossiers relatifs aux différentes demandes. La Banque centrale se charge alors d’exécuter l’opération de transfert correspondant au besoin exprimé par la banque, sur la base des dossiers de la clientèle».
Cependant, précise Abbas Mahamat Tolli, « il est apparu clairement que beaucoup de banques de la communauté sont en marge des règles encadrant le mécanisme de règlement des opérations internationales». En effet, poursuit-il, « habituée à détenir des avoirs extérieurs injustifiés et à solliciter parallèlement les concours de la Banque centrale pour le règlement des opérations internationales, la majorité des banques affichent des comportements similaires, face au suivi des dispositions réglementaires en matière de change dont notamment, véhiculer la mauvaise information aux opérateurs privés, ou refuser volontairement de régler leurs opérations».
Sur la plainte des opérateurs économiques, qui dénoncent les frais de change, qui se situeraient désormais à environ 13% du montant de la transaction, Abbas Mahamat Tolli souligne que « les contrôles sur pièces et sur place effectués par (ses) services ne font pas mention d’une pratique systématique de taux de commission de ce seuil, appliqué par les établissements de crédit. En revanche, précise-t-il, certains établissements de crédit ont largement dépassé les seuils prescrits par les dispositions réglementaires », et sont de ce fait, passibles de sanctions.
BRM 

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