Cameroon Business Forum: Le PM plaide pour la transparence dans la gouvernance économique

Par Rousseau-Joël FOUTE, Cameroon Tribune du 21-02-2013    

Philemon Yang a présidé hier à Douala la quatrième édition du Cameroon Business Forum.

Les représentants du secteur public, avec à leur tête le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, ceux du secteur privé, de la société civile et les partenaires au développement, ont participé hier à l’hôtel Sawa à Douala, à la quatrième édition du Cameroon Business Forum (CBF), un mécanisme de dialogue public-privé présenté comme un instrument de promotion et d’accélération des réformes au Cameroun en vue d’un climat des affaires assaini. Thème de la rencontre : « Gouvernance économique et entreprenariat ».
En ouvrant les assises, Philemon Yang a déclaré qu’il est important que les valeurs de transparence, d’évaluation et de lutte contre la corruption, qui sont actuellement promues dans les services publics, soient partagées par les acteurs économiques privés. Occasion pour le chef du gouvernement de rappeler que dans son discours de politique générale lors du troisième congrès ordinaire du RDPC, le 15 septembre 2011 au palais des Congrès à Yaoundé, le président de la République Paul Biya, affirmait : « Ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour assurer le développement du Cameroun, ce sont bien sûr des hommes et des femmes entreprenants, dotés d’un bon bagage culturel et technique, mais ce sont également des hommes et des femmes courageux, nantis d’un bon bagage éthique, moral, voire spirituel, profondément acquis aux idéaux d’intégrité et de justice, respectueux de la chose publique ». Poursuivant son allocution, le Premier ministre, chef du gouvernement, a ajouté que le gouvernement est déterminé à poursuivre, voire à intensifier la lutte sans merci contre la corruption sous toutes ses formes. « Les entreprises elles-mêmes ne peuvent prospérer que dans un environnement dans lequel les acteurs économiques sont honnêtes et se font mutuellement confiance », a lancé Philemon Yang, avant de conclure sur ce point que « l’éthique et la transparence se trouvent donc au cœur de la vie économique ». Exprimant ses attentes, le chef du gouvernement a dit espérer que les échanges permettent de souligner la contribution du monde de l’entreprise à la lutte contre l’atteinte à la fortune publique et à l’assainissement de la morale publique.

Une cinquantaine de réformes
Avant de s’appesantir sur le thème des assises, Philemon Yang a dressé le bilan des réformes mises en œuvre à la faveur de la tenue à ce jour de trois sessions du CBF. C’est ainsi qu’elles ont permis, a-t-il précisé, de réaliser une cinquantaine de réformes en moins de trois ans. Entre autres : la création des Centres de création et de formalités des entreprises, la simplification du paiement des taxes, la création des chambres spécialisées pour le traitement des différends commerciaux, la réduction des coûts et des délais de passage en matière d’importation et d’exportation. Ces réformes expliquent certainement que le Cameroun ait progressé de 12 places en trois ans dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, a souligné le chef du gouvernement.
L’allocution du Premier ministre a été précédée du mot de bienvenue du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le Dr Fritz Ntonè Ntonè, de l’intervention du représentant régional de la Société financière internationale (SFI) du groupe de la Banque mondiale, et de l’allocution, au nom du secteur privé, de Christophe Eken, président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun. De l’évaluation faite par le représentant régional de la SFI de la mise en œuvre des réformes issues de la troisième édition du CBF, il ressort qu’au cours de l’année dernière, 70% des réformes ont été réalisées ou sont en cours de réalisation contre un taux de réalisation de 73% en 2011.
Christophe Eken en déduit que le rythme de mise en œuvre des réformes s’est maintenu au même niveau d’une année à l’autre, mais bien qu’encourageant, il reste en deçà des attentes du secteur privé. D’où, d’après lui, le statu quo du classement du Cameroun dans le rapport Doing Business 2013 de la Banque mondiale. Puis, il a indiqué la nécessité de faire aboutir à un rythme soutenu les réformes engagées et d’entreprendre dans le même temps d’autres réformes tout aussi pertinentes pour l’amélioration de notre environnement des affaires. Le secteur privé, par la voix de Christophe Eken, considère qu’il serait judicieux à l’avenir, de procéder à une nette distinction entre les réformes réalisées et celles qui sont en cours de réalisation ; de porter une appréciation objective de la mise en œuvre effective des réformes considérées comme réalisées ; de préciser les perspectives d’aboutissement pour les réformes encore en cours de réalisation ; et de pondérer les différentes réformes, puisqu’elles n’ont pas toutes la même importance et le même degré de priorité.

Exposés
La cérémonie d’ouverture a été immédiatement suivie par la phase consacrée aux exposés, avec pour modérateur Philemon Yang. Les participants ont ainsi pu suivre l’exposé du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Emmanuel Bonde, sur le Code unique des incitations aux investissements et zones économiques : une approche innovante au service de l’émergence ; celui du ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoundi Ngoa, sur la transparence dans les procédures administratives : comprendre le projet e-régulation ; celui du ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Abba Sadou, sur la simplification des procédures dans la passation des marchés ; celui du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, sur la Centrale d’information et de données financières : enjeux et perspectives-Projets incidences de paiement/Fichier des entreprises/Bureau d’information sur le crédit/Agences de notations ; celui du président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), André Fotso, sur la gouvernance et accélération de la croissance, etc. Après la suspension de séance, la reprise des travaux a été marquée par la synthèse des recommandations par le conseiller spécial n°1/coordonnateur général du CBF, le Pr Touna Mama, et le mot de clôture du PM, chef du gouvernement.

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