L’INFLUENCE DES CABINETS DE CONSEIL SUR LES POLITIQUES PUBLIQUES : LE CAVIE À LA CONFÉRENCE SKEMA PUBLIKA
[ACCI-CAVIE] Pour cette participation au cycle de rencontres « Au cœur des influences » organisé par Skema Publika, le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) était représenté par son président, Dr Guy GWETH, le 28 mars 2024, au Cercle de l’Union Interalliée à Paris. Thème du jour : « Quelle influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques ? »
« État profond » ou fantasme ? Qualifiée de « phénomène tentaculaire » par la commission d’enquête du Sénat dans son rapport de 2022, l’influence des cabinets de conseil privés sur l’élaboration des politiques publiques a donné lieu le 1er février 2024 à l’adoption par l’Assemblée nationale française d’une proposition de loi pour encadrer l’intervention de ce type de structures. Le recours aux cabinets de conseil constitue-t-il une utilisation efficace de l’argent public ? Est-ce absolument nécessaire ?
Existe-t-il véritablement une volonté politique d’encadrer cette pratique ? Quelles limites imposer ? Que signifie la chute des commandes publiques observée ces derniers mois ? Est-elle pérenne ou passagère ? Autant de questions que cette rencontre a mises sur la table.Autour de la table
Pour y répondre, sous la modération de Claude REVEL, directrice du développement de SKEMA Publika, ancienne déléguée interministérielle à l’intelligence économique.
- Éliane ASSASSI, sénatrice honoraire et rapporteur de la commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques (janvier 2022)
- Caroline MICHEL-AGUIRRE, grand reporter à L’Obs, co-auteur du livre « Les Infiltrés »
- Yves MORIEUX, conseiller principal du Boston Consulting Group (BCG), ancien directeur associé senior et directeur monde de l’Institut pour l’Organisation.
Un compte rendu anonymisé de cette rencontre sera prochainement disponible sur le site du think tank Skema Publika.
Sous les radars
Pour Dr GWETH, deux points sont passés sous les radars qui méritent qu’on s’y attarde.
« Le premier point, c’est que travailler efficacement avec un cabinet de conseil ne va pas de soi. Cela s’apprend et des formations existent. Force est malheureusement de constater que les administrations publiques, au nord comme au sud, n’y sont que rarement préparées. On ne saurait transférer cette responsabilité aux agences de conseil.
« Le second point est relatif à « l’état de l’art » convoqué par Yves Morieux de BCG. On n’a pas assez dit que celui-ci n’est pas exempt d’influence contre-productive pour les bénéficiaires… Le New Public Management (qu’on n’a pas désigné comme tel lors de nos échanges) a généré une abondante littérature scientifique contre lui. Quelques-uns de ses dégâts ont été cités : complexité accrue, dé-responsabilisation des acteurs publics, démoralisation des agents, etc. »
En Afrique
Selon le CAVIE, l’influence des cabinets de conseil en stratégie sur les politiques étatiques africaines est indéniable. Ces agences apportent une expertise et des compétences précieuses aux gouvernements, mais « il est essentiel, selon Dr GWETH, membre de la House of Public Affairs de l’université Paris Dauphine, de veiller à ce que, d’une part, elles opèrent de manière transparente, inclusive et responsable ; et d’autre part, que les administrations publiques soient outillées pour travailler efficacement avec les cabinets de conseil en stratégie ». De plus, poursuit-il,
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