La BAD indexe des délais anormalement longs dans la réalisation des projets avec l’Afrique centrale
(Investir au Cameroun) - A l’occasion de la présentation de son « Document de stratégie d’intégration régionale de l’Afrique centrale 2019-2025 »,
le 16 septembre à Yaoundé au Cameroun, la Banque africaine de
développement (BAD) a relevé les défis que rencontrent les projets
multinationaux dans la cette sous-région constituée des pays tels que le
Cameroun, la Centrafrique, le Congo,
le Gabon, la Guinée équatoriale,
le Tchad, la RD Congo...
En
ce qui concerne le portefeuille global de la région, la BAD note que le
délai de signature des accords de financement est à 4,6 mois. Ce délai,
supérieur à trois mois, expose les projets à la mesure d’annulation
stipulée par la directive présidentielle de la banque. Par ailleurs, le
délai moyen de satisfaction des conditions préalables au premier
décaissement a été réduit de deux mois, passant de 15,8 à 13,5 mois.
« Cependant,
le délai moyen pour le décaissement effectif est de 17,6 mois, un délai
supérieur aux 6 mois fixés par directive présidentielle de février
2015 », relève la BAD. Pour l’institution financière, « des
dispositions urgentes sont à prendre pour les 12 projets qui n’ont pas
encore connu le moindre décaissement, car cette situation présage déjà
un glissement du calendrier initial de mise en œuvre ».
L’institution
indique qu’un projet ne pouvant plus être exécuté au cours de la
période initiale conduit la banque et le donataire soit à une annulation
des soldes à la clôture avec la perte de 30% des ressources déjà
mobilisées soit à une extension de la période d’exécution avec comme
conséquence des coûts de transactions très élevés (frais des commissions
d’engagement trop élevés, charges administratives plus importantes, et
report des délais de réponse aux problématiques de développement).
Blocages
« La
question essentielle est que, lorsqu’on a un projet à la BAD, nous
attendons que la signature des accords suive automatiquement, ainsi que
leurs ratifications et leur mise en œuvre. Malheureusement, nous faisons
aussi face à des contraintes institutionnelles dans les pays et quand
vous avez des pays qui ont des législations différentes, il va s’en dire
que vous n’aurez pas une célérité dans la mise en œuvre », a
commenté Ousmane Doré (photo), directeur général du Bureau régional de
développement et de prestation de services pour l’Afrique centrale de la
BAD.
« Nous
avons approuvé en 2017 l’interconnexion énergétique entre le Cameroun
et le Tchad et le pont sur le Logone. Pour que ces deux projets prennent
corps, il faut que les deux pays signent. Voilà autant de difficultés
que nous cherchons à résoudre à travers le dialogue que nous avons avec
les pays », illustre M. Doré.
Cependant,
reconnaît ce responsable, il convient de mentionner que certaines
difficultés qui réduisent la capacité des pays à honorer certains
engagements sont externes. Ce dernier cite notamment la crise économique
liée à la chute des cours de pétrole (Congo, Cameroun, Gabon, etc.) ou
la conclusion d’un programme avec le Fonds monétaire international (FMI)
qui limite la capacité d’endettement des pays.
Pour
remédier à la situation, la BAD pense que la qualité à l’entrée des
opérations doit être améliorée afin d’avoir une maîtrise des paramètres
de conception, mais aussi une meilleure connaissance de l’environnement
institutionnel. S’agissant du respect des conditions générales, les
projets sont à jour dans la soumission des rapports trimestriels
d’activités même si des efforts sont à faire quant au dépôt à temps des
rapports d’audit.
Sylvain Andzongo
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