Face à la vulnérabilité de la trésorerie des banques en zone Cemac, la BEAC peaufine un dispositif d’apport de liquidité en urgence

Face à la vulnérabilité de la trésorerie des banques en zone Cemac, la BEAC peaufine un dispositif d’apport de liquidité en urgence(Investir au Cameroun) - La Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), institut d’émission des six pays de la Cemac que sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad, la Guinée Equatoriale et la République centrafricaine, peaufine actuellement la mise en place d’un dispositif d’apport de liquidité en urgence aux banques de cet espace communautaire.
Selon le gouverneur de la BEAC,
le Tchadien Abbas Mahamat Tolli (photo), ce dispositif prévu dans le cadre de la réforme de la politique monétaire de cette banque centrale, est «motivé par le contexte régional marqué par la vulnérabilité de la situation de trésorerie de plusieurs banques, en liaison notamment avec les difficultés financières des Etats».
Le dispositif, explique le gouverneur de la BEAC, consistera «à fournir, de façon discrétionnaire et exceptionnelle, de la liquidité à une institution financière solvable, mais souffrant de tensions de liquidité sérieuses pouvant entraîner un risque financier majeur pour la sous-région».
S’il précise, qu’à travers la réflexion actuellement en cours, la Banque centrale des Etats de la Cemac est davantage dans «une logique d’anticipation» et que «les modalités pratiques de ce dispositif seront finalisées d’ici la fin de l’année [2017]», Abbas Mahamat Tolli précise cependant que le Comité de politique monétaire de la BEAC «pourrait répondre aux urgences pouvant survenir avant la fin de l’année».
En effet, selon des sources autorisées, la trésorerie de plusieurs banques en activité dans la zone Cemac est critique, et pourrait conduire au déclenchement du dispositif sus-mentionné, avant la fin de cette année. Frappés de plein fouet par la baisse des recettes pétrolières qui représentent entre 25 et 85% des recettes publiques des cinq pays producteurs de pétrole de la Cemac (exception faite de la République centrafricaine), les six Etats de cet espace communautaire se sont rués sur le marché des capitaux à la recherche des financements nécessaires pour assurer leur fonctionnement et les investissements publics.
C’est ainsi que les banques de la zone, qui ont généralement pour principaux partenaires commerciaux les Etats et leurs entreprises, sont de plus en plus sollicitées. Soit pour d’importants retraits de fonds, soit pour des prêts directs, ou alors indirects, via notamment le marché des titres publics lancé par la BEAC, en novembre 2011, et sur lequel les institutions bancaires de la zone Cemac sont pratiquement toutes agréées comme Spécialistes en valeurs du Trésor (Svt).
A titre d’exemple, depuis le lancement de ce marché des titres, les Etats y ont officiellement mobilisé plus de 4 000 milliards de francs Cfa. Ce qui représente environ 40% des 9 827 milliards de francs Cfa de dépôts bancaires enregistrés dans la zone Cemac à fin juillet 2016.

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