La belle et inspirante réussite de David Mola
Par Georges Dougueli, Jeune Afrique, 25/04/2012 à 18h:49
Arrivé d'Allemagne un matin d'hiver,
David Mola attend à la table d'un restaurant parisien le ministre français en
charge de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, Éric Besson.
Crise de l'euro, énergie solaire, électrification de l'Afrique... Dans un
français à l'accent germanique, il passe d'un sujet à l'autre avec l'agilité
qui caractérise les touche-à-tout qui ont réussi à partir de rien.
Cet ingénieur camerounais de 41 ans a lancé son entreprise en
2003 avec un capital initial de 30 000 euros et a réalisé un chiffre
d'affaires de 60 000 euros au cours de cette année inaugurale. Ce n'était
qu'un début. En trois années d'activité, la petite affaire spécialisée dans les
énergies renouvelables est passée à 10 millions d'euros de chiffre
d'affaires et a embauché 12 personnes. En 2010, il employait
140 salariés, pour 60 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.
Une belle réussite pour ce jeune homme né à Djondong, un village perdu
de la région des savanes de l'Extrême-Nord, au Cameroun. Dans cette étendue
aride, on est agriculteur de père en fils, question de survie. Peu d'enfants
vont à l'école. Lui obtient pourtant un baccalauréat scientifique en 1990 et,
dans la foulée, une bourse pour aller étudier le génie civil dans une
université technique en Allemagne. Une fois ses études terminées, il envisage
de rentrer au pays afin d'y construire des routes pour le compte de l'État
camerounais, qui a financé sa formation. Mais, frappée par la crise économique,
la fonction publique a gelé les recrutements. « On m'a prévenu qu'il n'y
aurait pas de poste disponible pour moi et que je devais chercher un emploi
dans le secteur privé », se souvient-il. Il décide alors de s'installer en
Rhénanie-du-Nord et travaille, de 1999 à 2003, pour le constructeur d'engins
miniers Neiweiser, où il officie comme directeur de projets.
Commentaires
Enregistrer un commentaire