Tous entrepreneurs?


Beaucoup de mes contacts ne veulent plus être des salariés et je les comprends, mais attention aux désillusions. Soyons ouverts sur différentes formes de coopération professionnelles.

Il est tentant pour tout un chacun de s’imaginer chef d’entreprise. Le salariat prouve ses limites chaque jour, particulièrement en France ou la protection sociale par gros temps est aussi un frein à l’embauche lors de la reprise. En même temps, la mode du « tous consultants » depuis 7 ans ou « tous auto entrepreneurs » plus récent, a ses limites. Il y a 2 clés du succès  indispensables pour réussir : maîtriser un sujet utile aux autres et proposer une offre convaincante pour la clientèle. Ceci semble une évidence pour toute société mais, dans le cas ou vous entreprenez, si vous pouvez sous-traiter tout le reste, ces deux aspects dépendent directement de vous.
L’important pour vous concentrer sur le cœur de votre activité, est d’être capable de nouer des alliances stratégiques fortes. 4 conditions sont requises, respect mutuel, confiance réciproque, bénéfice partagé et communication constante*. Les réseaux sont évidemment là pour vous aider à réunir ces conditions. Les alliances se noueront assez naturellement au fil de l’eau à condition d’une connaissance commune des compétences de chacun. Il est important par la suite de contractualiser la relation, de façon à unir à long terme les structures et pas seulement les dirigeants.
D’autres possibilités s’offrent à vous. Il est possible d’être consultant dans une structure existante, comme « intrapreneur », dès lors que vous êtes certain que de l’éthique de l’enseigne et de ce qu’elle apporte. Vous serez en principe rémunéré en salaire, à hauteur de ce qu’elle apporte. Méfiez vous des arnaques, dans le métier de conseils, les litiges sont nombreuses et les requins à l’affût. Si on vous demande simplement quel chiffre d’affaire vous pouvez amener selon un modèle suranné, sans se préoccuper de la valeur différenciatrice que vous pouvez apporter aux clients, fuyez !
Enfin si aucune de ses formules ne vous convient, votre style de manager s’adaptera mieux à certains types d’entreprises qu’à d’autres. Au-delà de la compétence et de la motivation, votre comportement est déterminent par rapport à la culture d’entreprise. Le grand groupe international aux modes de décisions complexes convient mieux aux experts pointus ou aux managers disposant d’un grand sens politique. La PME familiale nécessite un goût certain pour la polyvalence. L’entreprise orienté résultats individuels vont bien aux mercenaires, certaines savent allier cela à des critères collectifs et même sociétaux.
Quelle que soit la formule vers laquelle vous souhaitez poursuivre votre carrière, le plus important pour vous et votre futur statut est que vous soyez en harmonie, pour un alignement de votre énergie. « Donnez envie de travailler avec vous » et ce sera d’autant plus vrai que vous aurez trouvé le meilleur terroir tout en apprenant à le cultiver, comme un jardin, notamment par l’apprentissage des réseaux.
 
Par Nicolas Thébault (chroniqueur exclusif)- Expert des réseaux professionnels

*(et j’ajouterai disponibilité et humilité dans notre contexte)

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