Diaspora:Un Camerounais ministre de la Culture au Canada

« J'ai mes racines au Cameroun, j'ai donné mes premières fleurs en France et porté mes fruits au Québec. J'étais programmé pour fonctionner n'importe où », se plaît-il à répéter quand on le taquine sur ses origines.

Source: Cameroon Tribune du 21/09/2012

Maka Kotto

Maka Kotto est depuis mercredi soir ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement de Pauline Marois, celle-là même qui est devenue le 4 septembre dernier la première femme à occuper le poste de Première ministre du Québec.

Maka Kotto devient ainsi le premier Canadien d'origine africaine à obtenir un portefeuille ministériel au Québec.

Député de Bourget (Montréal) et candidat du parti Québécois lors des élections du 4 Septembre 2012, Maka Kotto avait largement battu son rival, le candidat de la Coalition Avenir Québec, Mario Bentrovato par 45,76% contre 20,92%. C’est sans doute cette éclatante victoire qui lui vaut aujourd’hui son porte feuille. Un véritable exploit : Kotto n'est citoyen canadien que depuis mai 1996.

Né à Douala le 7 décembre 1961, cet ancien élève du collège Liberman abandonne l’école à 17 ans. Il veut s’expatrier. Il se retrouve en France ; études à la faculté de droit de Nanterre, puis Sciences-Po Bordeaux. Voici qu’il est piqué par le virus du cinéma. Entre 1980 et 1990, on le voit notamment dans des films à succès tels que « L'Amour en douce », « La vieille Dame et l'Africain », série télévisée avec Danielle Darrieux qui lui donne l'occasion de dénoncer le racisme à l'écran.

Par la suite, il jouera le rôle d’un médecin africain devenu pompiste à Montréal, dans « Super sans plomb » ; Joseph Kasa-Vubu, le premier président de la République démocratique du Congo, dans « Lumumba» de Raoul Peck ; personne n’a oublié son rôle (Bouba) dans « Comment faire l'amour avec un Noir sans se fatiguer ». En 1989, l'écrivain haïtien lui fait découvrir le Québec. C’est le coup de foudre pour la seule province canadienne francophone dans laquelle il s’intègre parfaitement. Au point d’en devenir le premier député canadien d'origine africaine.
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