Médicaments : l’État et le secteur privé s’organisent pour booster la production locale
(Investir au Cameroun) Alors que le Cameroun compte une quinzaine d’unités industrielles de fabrication de consommables médicaux et de médicaments liquides, la production locale couvre moins de 5% d’une demande domestique évaluée à environ 200 milliards de FCFA par an. « Près de 90% des produits que nous consommons au Cameroun sont importés », corrobore Robert Kemajou,
le DG du laboratoire Sitraco.« Nous avons une capacité de production de 1,5 milliard d’unités en travaillant huit heures par jour. Cette capacité de production n’est réalisée aujourd’hui qu’à 32% », souligne par exemple Prosper Hiag, le président du conseil d’administration d’Africure. Ce dernier révèle que son unité produit 120 000 gélules par heure et 800 000 comprimés par jour.
Parmi les entraves au développement de l’industrie pharmaceutique au Cameroun, le ministre de l’Indutrie, Gabriel Dodo Ndoke, cite les coûts élevés des facteurs de production, les importations massives et frauduleuses de médicaments, l’insuffisance des matériels et équipements, les difficultés d’accès aux financements nécessaires à l’essor d’une véritable industrie pharmaceutique locale.
Essor d’une industrie locale
Au cours du conseil de cabinet tenu en avril 2020, Gabriel Dodo Ndoke s’est appesanti sur l’option du gouvernement de limiter les importations en boostant l’industrie pharmaceutique locale. L’action du gouvernement, souligne le communiqué final de cette rencontre, passe par exemple par « l’amélioration de la compétitivité de l’industrie pharmaceutique, notamment à travers la mise à niveau et l’allègement des charges fiscales des unités industrielles existantes et le renforcement des capacités financières de la centrale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels (Cename) ».
Un engagement salué par les entreprises lors de la visite des unités de production basées à Douala effectuée par le ministre de l’Industrie les 24 et 25 août 2020. « Le gouvernement est en train de faire des efforts pour inverser la tendance. Cerise sur le gâteau, nous nous rendons compte que le gouvernement est en train de nous aider », s’enthousiasme Robert Kemajou.
« Nous avons un sentiment de réconfort, un sentiment aussi de soutien, car nous nous rendons compte que l’État se soucie véritablement des entreprises locales. L’Etat a la volonté d’accompagner les entreprises locales en général et celles de l’industrie pharmaceutique en particulier », note pour sa part Vanessa Boudjeka, responsable du laboratoire Genemark S.A.
« D’ici un à trois ans, Sitraco va devenir le principal capitaine d’industrie pharmaceutique de l’Afrique centrale. L’objectif est de satisfaire premièrement le marché local et nous disposons des capacités technologiques nécessaires pour le faire », promet Robert Kemajou.
Dominique Mbassi
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