Union Africaine: Une décision majeure

Par Paul EBOA, Cameroon Tribune
Image pour le résultat associé aux actualitésL’adoption du principe de prélever une taxe de 0,2% sur les importations des Etats-membres de l’Union africaine (UA), à l’exception de certains produits de première nécessité, participe du souci d’assurer le financement de l’organisation panafricaine par les Etats-membres.

Cette décision est d’autant plus capitale que la dépendance financière de l’organisation n’honore
pas du tout le continent africain. Le budget de l’UA pour l’exercice 2016-2017 s’élève à 707 millions d’euros, hors opérations de maintien de la paix. 73 % relèvent de l’apport  des donateurs étrangers à savoir l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et la Banque mondiale. Théoriquement, le reste de ce budget est à la charge des Etats- membres. Bien que réduits  à ne fournir que la maigre portion du budget panafricain, certains Etats-membres n’arrivent pas à honorer leurs engagements à cause des retards et des défauts de paiement. Le financement de l’organisation multilatérale grâce aux importations a non seulement vocation à corriger ce genre de faiblesse  mais  également à doter l’UA des moyens substantiels. En finançant à 100% les activités opérationnelles de la commission de l’Union africaine par les Etats-membres et en dégageant des moyens supplémentaires à toutes fins utiles. Pour peu que les autorités fiscales africaines intègrent rapidement l’importance de cette taxe à travers sa collecte et son reversement à l’Union africaine. Ce qui permettrait à l’organisation panafricaine de générer 1,1 milliard d’euros par an, selon le ministre rwandais de l’Economie et des Finances, Claver Gatete. Et donc réaliser un grand bond en avant pour l’autonomie et la dignité africaines.

Dès lors, la mise en œuvre de la nouvelle décision des chefs d’Etat est cruciale quand on sait que le principe des taxes sur les billets d’avion, les  séjours d’hôtels et les SMS téléphoniques adopté en 2014 n’est jamais entré en vigueur. Dans un contexte où plusieurs dirigeants attendent des changements concrets dans la gouvernance continentale, il ne tient qu’aux Africains de concrétiser l’option  du sommet de Kigali. S’ils y parviennent, on  pourra alors affirmer que le 27e sommet  aura innové en consacrant  le début d’une nouvelle approche axée sur l’efficacité.        

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