Cameroun-UE, ce qui va changer avec le Brexit

Résultat de recherche d'images pour "Cameroun-UE, ce qui va changer avec le Brexit"Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
Avec la sortie du Royaume-Uni du marché européen, il se pose la question de la renégociation des accords commerciaux conclus avec la zone, notamment les APE.
La date du 04 août 2016 se rapproche de plus en plus. C’est l’échéance fixée pour
l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat économique (APE) d’étape ratifié par le Cameroun, il y a deux ans, avec l’Union européenne (UE). Aujourd’hui, ce n’est plus seulement la position des autres pays de la sous-région Afrique centrale (RCA, République du Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, São Tomé et Principe, Tchad) qui soulève des interrogations autour de cet accord commercial. Il y a, depuis le 23 juin dernier, une autre question. Celle relative à l’impact de la sortie du Royaume-Uni de l’UE (Brexit) sur cet accord.  Depuis le 1er janvier 2008, les produits camerounais entrent sur le marché européen sans payer les droits de douane. Il s’agit de la banane, l'aluminium, les produits transformés du cacao, les contreplaqués et d'autres produits agricoles frais ou transformés.

Juridiquement, expliquent certains analystes, le Brexit n’aura aucune conséquence sur l’entrée en vigueur de l’APE d’étape ratifié par le Cameroun, puisque l’UE existe toujours et continuera d’assumer ses engagements. Par contre, soulignent nos sources, les répercussions sur un plan purement économique sont certaines. « D’un côté, le  Royaume-Uni va perdre le régime commercial de marché unique qui lie tous les pays-membres de l’UE», confie une de nos sources. Et d’ajouter : « le marché européen dont le libre accès (levée des barrières tarifaires) va en principe être garanti aux pays ACP sera amputé du Royaume-Uni qui représente quand même plus de 60 millions de consommateurs ! »

De l’avis de certains observateurs, les pays ACP ayant des relations commerciales importantes avec le Royaume-Uni devront toutefois renégocier un accord bilatéral avec ce pays. Dans un communiqué publié le 29 juin dernier à l’occasion du lancement de son Guide FICC (Taux, Devises et matières premières) en Afrique subsaharienne en 2016, sur les investissements après le Brexit, le groupe Ecobank publie : « Après le vote du Royaume-Uni en faveur d’une sortie de l’UE lors du récent référendum, de nombreuses entreprises ayant des investissements ou des projets d’investissements dans le pays vont à présent rechercher de nouvelles destinations ». Rapportant les propos de Chi Onwurah, députée de Newcastle upon Tyne Central (circonscription britannique) et présidente du All-Party Parliamentary Group (APPG) pour l’Afrique : « On ne peut surestimer les répercussions du Brexit sur l’économie mondiale. Mais, alors que nous avons de grands défis à surmonter, nous devons également nous intéresser aux opportunités que représente le Brexit pour l’Afrique. L’accord commercial de l’UE (Union européenne, Ndlr) avec l’Afrique a été critiqué pour ses effets négatifs sur l’industrie et l’agriculture africaines. Le Royaume-Uni pourrait être en mesure de mettre en œuvre une politique plus bénéfique aux deux parties ».

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