JERSIC 2015: Il faut capitaliser nos inventions

Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
jersic-2015«Profitez-en pour ouvrir le débat sur le transfert effectif du produit de vos savoirs ». Une recommandation du ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), faite aux chercheurs réunis hier à Yaoundé, dans le cadre du lancement de la 5eédition des Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation au Cameroun (Jersic 2015). Madeleine Tchuinte leur suggère
même de « déplorer l’absence au Cameroun d’une structure d’intermédiation, en charge de faire le lien entre le fruit de la recherche et son insertion dans l’économie et dans la vie des populations ». Une invite qui n’est manifestement pas tombée dans des oreilles de sourds, si l’on considère l’acclamation qui en a suivi. Les Jersic dont la 5eédition est en cours entre l’hôtel Hilton et l’esplanade arrière de l’hôtel de ville de Yaoundé visent justement à mettre le chercheur et le résultat de la recherche en lumière. Ce rendez-vous biennal a pris une dimension internationale cette année, avec la participation de chercheurs venus d’Afrique du Sud, d’Egypte, d’Argentine, de Grande Bretagne entre autres. Il y a également la présence très remarquée du Dr Ernest Simo, ingénieur camerounais en poste à la NASA aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs lui qui a dispensé la leçon inaugurale des Jersic 2015. Il invite les chercheurs camerounais à « créer un environnement intellectuel, où l’on voit avec les yeux, mais davantage avec l’imagination ». Le Dr Simo s’est notamment attardé sur la balance commerciale du Cameroun pour faire remarquer que « les produits exportés, dont le pétrole sont donnés par Dieu alors que les produits importés à l’exemple des médicaments sont des œuvres humaines. Ça doit interpeller les chercheurs du pays, qui doivent comprendre qu’on a davantage besoin de la valeur ajoutée ». Pour sa part, il recommande à ses pairs camerounais de « cibler les produits d’importation à développer pour le marché national avec le concours des privés. Optimiser les nouvelles technologies pour améliorer les rendements agricoles, mener des expériences dans toutes les régions du pays pour l’exploitation des énergies renouvelables ». A propos des privés, le Minresi estime qu’il est temps d’approfondir la part des entreprises dans le financement et la promotion de la recherche. Au-delà des résultats à vulgariser, Madeleine Tchuinte précise qu’il y a la condition du chercheur à améliorer. Et le gouvernement y travaille. Elle en a pour preuve la décision en 2015, de proroger l’âge de départ à la retraite, le recrutement en cours de 500 jeunes chercheurs entre 2015 et 2016, le réaménagement avant la fin 2015 du métier de chercheur avec le relèvement de leurs conditions à harmoniser avec les enseignants du supérieur, mais aussi la création en vue d’un fonds national pour la recherche avec un compte d’affectation spéciale. De quoi réjouir tous ceux qui exposent leur savoir en ce moment à l’hôtel de ville de Yaoundé. En attendant la grande nuit de l’excellence, demain, avec la remise des prix.

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