Programmation culturelle: comment ça marche

Par Monica NKODO, Cameroon Tribune
Spectacles de danse, musique, entre autres, sont choisis avec minutie par les centres et espaces culturels, qui s’accompagnent souvent d’un jury d’experts.
Le rideau tombe sur une saison et s’ouvre sur une nouvelle. Dans les différents espaces culturels de la ville de Yaoundé et ailleurs, affiches et pancartes
sont retirées. A chacun sa formule, dans un univers où les artistes sont rois. Comment les pièces de théâtre, les concerts de musique, les shows de danse, les expositions de peinture, de sculpture, entre autres sont-ils sélectionnés ? Dans les coulisses, les programmateurs s’activent, avec le concours d’artistes et de professionnels.
Le laboratoire de théâtre Othni situé à Yaoundé s’organise en début de mois. Comme l’explique Junior Esseba, un des responsables du Laboratoire, « un comité d’administration et un ensemble de professionnels se réunissent pour la programmation mensuelle. » Au-delà de l’exposition classique d’un tableau, d’une sculpture, à Othni, on est à fond dans la recherche de l’œuvre. Et pour les accompagner dans cette œuvre de visualisation, des spécialistes de la culture. « Nous faisons appel à des musiciens d’une certaine notoriété lorsque nous voulons choisir des œuvres musicales. C’est pareil pour les autres domaines, Pour les arts plastiques, nous nous associons à Jean Michel Dissake par exemple. En danse, on se rapproche de Bertrand Yakana ou de Mireille Akaba, reconnus dans leur secteur », révèle Junior Esseba.
Si à l’Othni la prévision est mensuelle, d’autres fonctionnent sur une tout autre périodicité. A l’Institut français du Cameroun, elle est trimestrielle. Le directeur adjoint de l’Institut et Florian Ngimbis, animateur culturel à l’IFC, se chargent de la programmation. Le sort des artistes désireux de se produire dans le hall d’exposition et dans la salle des spectacles dépendent de ces deux messieurs. Selon Florian Ngimbis, certains événements relèvent de la hiérarchie, en France. Et puisque l’IFC épouse une politique de promotion d’artistes, les moins connus ont l’opportunité de passer par l’étape de la confection du dossier.
Le Goethe-Institut à Yaoundé, centre culturel allemand, embrasse également cette idée de valorisation de l’artiste, en plus des axes prioritaires définis par la ligne éditoriale que préconise le siège à Munich. A travers sa plateforme « Découverte », l’Institut Goethe offre un cadre d’expression aux artistes. La vingtaine de spectacles prévus dans cet espace est soumise à l’appréciation d’un jury de professionnels, après un appel à candidature lancé. D’après Raphaël Mouchangou, chargé de la programmation culturelle de l’Institut Goethe, « la ligne éditoriale est décidée l’année d’avant. On le fait en septembre en général, et une fois que l’année commence, on sait à peu près ce qu’on aura comme événements. » Derrière les spectacles, quel que soit l’espace culturel, il se cache une programmation bien ficelée.

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