Investissements: le délicat terrain du foncier

Par Alliance NYOBIA, Cameroon Tribune, 08-10-2014
Question au cœur du dîner-débat de mardi dernier au Gicam à Douala.
500 mille F le mètre carré de terrain à Bonapriso. La déclaration de ce promoteur-immobilier, mardi lors du dîner-débat organisé au Gicam, a frappé plus d’un esprit. Et donné une idée plus précise des niveaux que peut atteindre la spéculation en cette matière. Trouver de bons espaces, pour investir ou s’établir, n’est pas aisé.
D’où le thème du dîner-débat, « Accès à l’immobilier et au foncier : quelles politiques d’accompagnement pour les entreprises et leurs personnels ? ».
Avant l’arrivée des plats, on n’a pas tourné autour du pot : André Fotso, président du Gicam, a d’emblée relevé que les entreprises ne demandent qu’à investir, mais ont besoin de sites. « La question foncière reste une préoccupation pour les entreprises [et] les employés eux aussi ont besoin d’accéder à la propriété », a-t-il déclaré. Cela dit, les sites viabilisés sont rares, les lenteurs et blocages administratifs nombreux, estiment les chefs d’entreprise.
Mais des avancées sont enregistrées, à en croire le Mindcaf. Jacqueline Koung à Bessike a relevé que « la politique foncière et domaniale dans son ensemble est favorable à l’entreprise, mais reste peu ou mal connue ». Occasion donc de rappeler les modalités d’accès à la terre (morcellement, titre foncier, immatriculation directe, etc.). « La demande foncière doit s’accompagner d’un dossier conséquent », a rappelé le Mindcaf, soulignant l’importance du rôle des ministères techniques. Le Minader, par exemple, s’il s’agit d’un projet agricole. Dans ce domaine justement, le Mindcaf enregistre « des demandes de fortes superficies », mais tient à ce que « les populations riveraines bénéficient des retombées ».
La ministre a ensuite relevé des actions mises en route : création d’un guichet unique de facilitation des transactions foncières et domaniales (dans tous les chefs-lieux de région et à Kribi) ; élaboration d’un manuel de procédures domaniales, qui garantit la traçabilité des opérations, définit les délais prévus pour chaque étape ; élaboration d’un guide de l’opérateur économique contenant des informations pratiques.
Le Dg du Crédit foncier a, pour sa part, relevé la « rigidité du marché foncier et de l’immobilier » face à une demande croissante, et une « forte spéculation » exacerbée par la faiblesse de l’offre et le comportement d’opérateurs privilégiant le gain immédiat. 60% des promoteurs immobiliers agréés, soit 50 sur 85, sont inactifs. Les 35 autres ont produit, de manière cumulée sur ces trois dernières années, 1146 logements et 13 795 parcelles à bâtir (chiffres de juillet 2014), a indiqué Jean-Paul Missi.

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