Investissement privé au Cameroun: Mesures de confiance

Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune, 02-08-2014
Ce sont les entreprises déjà établies et opérationnelles sur le territoire camerounais qui sauront apprécier le nouvel arrêté du ministre des Finances (Minfi), Alamine Ousmane Mey, du 17 juillet 2014, relatif à l’investissement privé. C’est que, les nouvelles dispositions qui y sont prévues, devraient alléger leurs dépenses en matières fiscales et douanières. Ainsi, les entreprises existantes qui s’engagent à réaliser sur une période de cinq ans au plus des investissements nouveaux,
bénéficieront désormais d’une réduction d’impôts sur les sociétés ou de l’impôt sur les bénéfices commerciaux et industriels sur la base de 50% du montant des investissements, au lieu de 25%, comme initialement prévu. Afin d’aider ces entreprises à renouveler leur outil de production, le nouveau texte prévoit aussi une exonération de la TVA sur l’importation des équipements et matériels industriels.
A l’analyse, selon certains experts, les facilités fiscalo-douanières passent du simple au triple. De plus, le gouvernement prend en charge environ 40% du coût global de l’investissement à réaliser au Cameroun. Des facilités qui seront encadrées puisque l’Etat veut s’assurer que les entreprises déclarent leurs bénéfices réels. Et pour ce faire, les entreprises souhaitant bénéficier de tous ces avantages devront tenir deux comptabilités distinctes. L’une relative aux acquisitions, investissements et charges liés aux activités anciennes. Et l’autre en rapport avec les mêmes opérations, mais cette fois-là, liées au nouveau programme d’investissement. Il s’agit d’avoir plus de visibilité sur les comptes, éviter de tomber dans les travers du passé et surtout permettre que toutes ces mesures aient un impact réel sur la création de richesses et d’emplois et partant, sur la balance commerciale du pays.
Ces changements interviennent huit mois après l’arrêté du 19 novembre 2013. Ce texte du Minfi publié quelques mois après la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé au Cameroun définissait les modalités de mise en œuvre de ces incitations, tout en précisant, qui a droit à quoi. Sauf que, à l’époque, les entreprises déjà fonctionnelles en territoire camerounais, s’estimaient lésées en termes d’avantages, par rapport aux entreprises nouvelles. Dans le souci de satisfaire aux besoins de cette catégorie de structures, des concertations se sont tenues et ont abouti à de nouvelles dispositions à leur profit. C’est dans ce contexte qu’a été publié l’arrêté du Minfi du 17 juillet dernier. Il modifie quatre articles de l’arrêté de novembre 2013. Preuve du désir de l’Etat, d’accompagner un peu plus ces entreprises existantes, en leur accordant plus de marges de manœuvre.

Commentaires