Ciment, marché de toutes les convoitises

cimenterie-dangotePar Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune, 11-09-2014
Après Cimaf installé depuis quelques mois aux côtés de Cimencam et Dangote attendu d’ici le mois prochain, deux autres investisseurs s’annoncent.
Dans le secteur du ciment au Cameroun, les regards sont actuellement rivés vers l’usine Dangote (un million de tonnes de production annuelle) de Douala d’où devraient sortir d’ici octobre prochain, des sacs de ciment.

Sur le marché, Cimencam (avec une production annuelle d’environ 1,6 million de tonnes) a été rejoint, il y a quelques mois, pas Cimaf dont la production annuelle est évaluée à 500 000 tonnes. D’après des estimations au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, avec Cimaf et Dangote, fonctionnant à plein régime, la production locale pourrait se situer entre 2,5 et 3 millions de tonnes de ciment. La demande locale est estimée à 2,8 millions de tonnes.
Dans ce secteur où les besoins sont sans cesse croissants, les marques importées continuent d’occuper une place prépondérante sur les étals. D’après des chiffres de la douane camerounaise, les quantités de ciment importé sont passées de 1,1 million de tonnes en 2010 à près de 1,7 million de tonnes en 2013 pour un montant d’environ 88,5 milliards de F. Avec des prévisions de demande estimées à huit millions de tonnes de ciment par an à l’horizon 2020, le marché reste une opportunité pour les investisseurs.
Mardi dernier, deux nouveaux se sont signalés dans ce secteur. Parmi eux, un opérateur turc. Abut Ozsezikli, directeur général d’Eren Holding. A travers sa filiale camerounaise, Medcem Cameroon, cet homme d’affaires espère voir sa structure démarrer ses activités dans six mois, c’est-à-dire plus exactement en février 2015. La production annoncée est de 600 000 tonnes de ciment par an, avec une possibilité d’étendre à un million de tonnes au fil des ans. Devant cette multiplicité de l’offre, les effets attendus sur les prix tardent à se concrétiser. Le prix du sac de 50 kg de ciment se vend en moyenne à 5 000 F. Un tarif encore jugé élevé pour les consommateurs.
Avec ces nouveaux venus dans le secteur, la nouvelle configuration du marché du ciment au Cameroun d’ici fin 2015 ou début 2016, donne en perspective un secteur partagé entre cinq opérateurs. Une situation concurrentielle qui devrait fortement impacter sur le prix final de ce produit au consommateur. Parmi les grands consommateurs, des chantiers en cours et à venir : logements sociaux, barrages, bâtiments administratifs, chantiers routiers, etc. Toute chose qui peut expliquer l’engouement des investisseurs pour ce marché. A côté de ces investissements privés qui naissent, d’autres projets sont en cours pour rehausser l’offre. Des cimenteries sont prévues à Nomayos (Centre), Limbe (Sud-Ouest) et Mintom (Sud)

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