Un bilan contrasté des Chantiers routiers d’urgence

En février 2012, un communiqué du ministre des Travaux publics, patrice Amba Salla,  fait savoir que le chef de l’Etat a autorisé le déblocage spécial d’un montant de 100 milliards de F, prélevés au « Guichet entretien » du Fonds routier. Ce déblocage spécial a pour destination, la réalisation en urgence du Programme spécial de construction et de réhabilitation de certains grands axes routiers et ouvrages d’art du Cameroun.
Cette initiative présidentielle a pour fondement deux observations : d’abord la prise de conscience de l’enjeu que représentent les infrastructures routières pour la projection du Cameroun vers son émergence économique. Ensuite, la nécessité d’éliminer les risques auxquelles sont exposés les usagers de certaines routes nationales, notamment l’axe Yaoundé-Bafoussam-Bamenda, jonché à l’époque de gros nids de poule à l’origine de plusieurs accidents de la circulation.    Face à l’urgence, le Premier ministre, chef du gouvernement, président du Conseil national de la route, a autorisé la passation par la procédure de gré à gré des marchés y afférents. Sept  axes routiers et deux ouvrages d’art sont retenus pour bénéficier de ce financement spécial.   Il s’agit de la réhabilitation des routes bitumées Yaoundé-Bafoussam-Bamenda ; Yaoundé-Mbalmayo-Ebolowa ; Ngaoundéré-Garoua ; de la réhabilitation des routes en terre Mandjou-Batouri-Kenzou-Yokadouma ; Tibati-Banyo ; Kumba-Mundemba ; de la construction de la route Obala-Bouam, notamment le lot 3 qui va de Nding à Bouam en passant par Madaga ; de la réhabilitation du pont sur la Dibamba sur la route Yaoundé-Douala, et du pont sur le Nyong, sur la route Edéa-Kribi.  Sans perdre le temps, le ministre des Travaux a annoncé à l’époque la sélection des entreprises qui allaient exécuter rapidement les marchés concernés, « en fonction de leurs états de services et leurs capacités de mobilisation afin que les travaux démarrent effectivement dès le mois de février 2012 ».  Plus de deux ans après l’annonce de cette importante opération, où en est-on dans sa mise en œuvre? La nécessité de l’évaluation s’impose d’autant plus que ce Programme spécial était porteur de nombreux espoirs. Ensuite, sur le terrain, tout ce qui a été prévu n’a pas été réalisé. Une revue des différents projets fait ressortir un tableau contrasté. On retiendra, d’après les données fournies par le ministre des Travaux publics, que la situation se présente ainsi qu’il suit.  La réhabilitation de Yaoundé-Bafoussam-Bamenda, attribuée à Razel pour un montant de 27 milliards, est à 97% de réalisation ;  celle de l’axe Yaoundé-Mbalmayo-Ebolowa, qui avait une enveloppe de 15 milliards de F, a été attribuée à Arab Contractors et est à ce jour à un pourcentage d’exécution physique de 65% ; Ngaoundéré-Garoua, dont la réhabilitation a été attribuée à DTP Terrassement pour une enveloppe de 20 milliards de F, se trouve à 38% de réalisation physique ; la construction de la route Nding-Mbgaga, attribuée à la Société Bun’s pour 20 milliards de F,  est à 18,5% de taux de réalisation ; la réhabilitation des ponts sur la Dibamba et sur le Nyong, route Edéa-Kribi,  pour un montant cumulé de 1,5 milliard de , F a été attribuée respectivement à Razel et Matière S.A. et les travaux sont à 97% de réalisation ; la réhabilitation de la route en terre Kumba-Mundemba, attribuée à la Société Super Confort pour une enveloppe de 4 milliards de F, est à 78% de réalisation ; >>>

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