Port en eau profonde de Kribi: avancées et difficultés

Parmi les grands projets structurants conçus pour accélérer la croissance économique du Cameroun et conduire le pays vers l’émergence à l’horizon 2035, il y a  le  Port en eau profonde de Kribi. C’est la première phase du Complexe industrialo-portuaire de  Kribi (CIPK).  Les travaux de  cette première phase  sont réalisés par l’entreprise chinoise dénommée
China Harbour Engineering Company (CHEC) depuis juin 2011, sur la base de la convention de financement signée le 12 janvier 2011.  Les installations du port en eau profonde de Kribi se développent sur les sites de Mboro, localité située à 30 km au Sud de Kribi, où l’entreprise chinoise construit  le port général qui comportera à terme plusieurs terminaux : conteneurs, aluminium, hydrocarbures, polyvalent). Sur le site de Lolabé, située à 4 km au Sud de Mboro, il y aura l’appontement minéralier.
 La construction du port en voie d’achèvement permettra l’accueil de grands navires de commerce d’une capacité allant jusqu’à 100 000 tonnes et d’un tirant d’eau de 15 à16 mètres. Concrètement, le port en eau profonde de Kribi sera complémentaire du port de Douala, venant ainsi pallier les insuffisances de ce dernier jusqu’ici limité aux navires de 15 000 tonnes et six à sept mètres de tirant d’eau.
 Sur le terrain aujourd’hui, on en est à la première phase de construction du port en eau profonde de Kribi. Deux terminaux sont déjà mis en place à ce jour. Le terminal à conteneurs et le terminal polyvalent. Patrice Melom, coordonateur de l’Unité opérationnelle du CIPK,  évalue le taux d’exécution de ce chantier à 96%. Dans les faits, les navires peuvent déjà accoster sur le quai du port. Le dernier en date, après le navire qui a accosté le 13 février 2014 avec des équipements, c’est le Valparaiso, bateau venu de Chine avec deux remorqueurs, qui a à son tour accosté le 8 juillet dernier sur le quai du port général du CIPK. Les deux remorqueurs, baptisés, l’un,  Roi Madola,  et l’autre, Roi Mayesse (noms de deux chefs Batanga), ont pour mission de guider, tirer et pousser les navires entrant et sortant du port. Leur réception officielle dimanche dernier, synonyme de leur mise à l’eau, signifie que le port est déjà fonctionnel. Car ils sont prêts à guider, quel que soit le moment, les navires qui accosteront sur le quai du port.
Cependant, le trafic ne peut pas encore y avoir lieu. Autrement dit, les armateurs ne peuvent pas commencer à fréquenter et exploiter le port en eau profonde de Kribi, parce que la construction de la voie d’accès au port n’est pas achevée. Il n’est donc pas possible pour l’instant d’exporter ou d’importer les matières premières et les produits manufacturés à travers ce port. Le chantier de la voie d’accès ne pourrait être livré que dans les deux mois  qui suivent, d’après le  coordonateur de l’Unité opérationnelle du CIPK. Patrice Melon promet que les travaux vont aller plus vite une fois que les pluies vont s’arrêter. C’est dire que nul ne peut savoir à l’heure actuelle quand est-ce que  le premier navire commercial accostera à Kribi.
En outre, lors d’une réunion du Comité de pilotage du CIPK tenue à il y a plusieurs mois, un dossier de presse faisait savoir  que le respect de l’objectif de mise en service l’an prochain du port général du Complexe impose que des décisions stratégiques soient prises rapidement par le maître d’ouvrage.>>>

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