Pouzzolane : la chasse aux carrières

Par Alain TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune, 29-04-2014
La quête de cet intrant dans la fabrication du ciment pousse les industries à de véritables raids sur les sites.
Carrière de Djoungo dans l’arrondissement de Mombo, département du Moungo. En cette matinée du lundi 21 avril, le soleil est haut. A la faveur de la tournée du gouverneur de la région du Littoral, les responsables de Cimencam ont laissé entrer la délégation.
Dans ce site situé à environ 70 km de Douala, les mesures de sécurité sont strictes : port des Epi (équipements de protection individuelle) recommandé sur une plaque à gauche ; orientation précise sur le site : zone de criblage – zone de chargement – sommet. Là où nous n’irons pas. Trop risqué.
Juste à gauche du site, on peut voir une haute montagne, au milieu de laquelle dégringole une espèce de couche noirâtre. Au loin, on aperçoit des nuages de poussière. « Nous tenons beaucoup à la sécurité ici », lance un responsable. Un autre est plus explicite sur les opérations : « La pouzzolane noire est extraite et mélangée à la pouzzolane rouge. Le bulldozer, après le mélange, va verser le tout dans un camion qui, pesé, va transporter sur Douala. »
Selon nos sources, entre 26 et 29 tonnes par camion sortent par jour de cette carrière de Cimencam, quand la demande en pouzzolane est forte, avec au moins trois rotations par camion. Hors du site, on peut apercevoir d’autres carrières appartenant à des particuliers…
Ce manège ne laisse pas indifférente la commune de Mombo qui reconnaît en tirer des revenus. Ceux-ci varient en fonction de la tonne. Environ trente de millions F sont reversés par an. Mais le maire Jean Blaise Djouokou en veut plus : « Nous interpellons ces entreprises sur le souci d’accompagner le développement. Ces taxes ne suffisent plus à résoudre les problèmes des populations. Que désormais, le cadre formel réglementaire de la prise en compte du cahier de charge annuel des entreprises soit une chose vraie. » A en croire le maire, accompagner le développement sous-entendrait : soutenir des projets, notamment l’adduction en eau potable, la construction d’un dispensaire, du fait de la dangerosité et des menaces environnementales liées à l’émanation des poussières.
Le message « d’accompagnement du développement » vaut pour les autres entreprises telles que Cimaf, qui elle aussi exploite la pouzzolane pour son ciment déjà en production. Dangote, dans sa recherche a opté entre autres, pour la région du Sud-Ouest.>>>

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