J’ai fabriqué la voiture de marque VM

voiture.jpgPar Sylvestre Kamga, cameroun.smetoolkit, 28-02-2014
Depuis le début du Salon international de l’artisanat, vous êtes au centre de des curiosités grâce à vos véhicules. Est-ce que vous pouvez nous les présenter?
Mes voitures sont de marque VM, c’est-à-dire «V» comme véhicule et «M» comme moto. Je les ai conçues à partir des pièces de motos. C’est pourquoi j’ai donné la marque VM. C’est en fait une voiture qui fonctionne avec un moteur de moto. Ces voitures sont conçues pour des zones rurales, afin de faciliter le déplacement des agriculteurs et de leurs biens vers les marchés.
D’où vous est venue une telle idée?
En saison pluvieuse, les agriculteurs ont beaucoup de mal à rejoindre les points d’écoulement de leurs produits. Les voitures sont quasi inexistantes dans ces zones, et les motos seules ne parviennent pas à porter le maximum de produits agricoles. Il m’a semblé opportun d’agir. Ces voitures miniatures mais efficaces, sont la résultante de cette initiative.

Quelles en sont les caractéristiques?
Comme je l’ai dit plus haut, les VM (véhicules-motos) sont fabriquées avec des accessoires de motos, c’est-à-dire le moteur, les roues, les phares de motos, les amortisseurs motos, bref tout est moto dans la conception de ces voitures, sauf bien sûr la carrosserie qui émane de ma propre inspiration. Un véhicule peut nécessiter les accessoires de deux à trois motos. Pour l’instant, j’en ai produit deux modèles, dont une qui est une commande et l’autre destinée aux travaux agricoles. La vitesse maximale du VM est de 90 km/h. Je vous explique pourquoi : je me suis basé sur le rapport poids-puissance. Avec un moteur de moto de 150 de cylindre ou de petit moteur d’un cheval vapeur et demi, on ne peut pas lui donner une masse très lourde. De ce fait, nous faisons tout afin que la masse totale soit de 800 Kg pour 300 kg de charges.

Et à combien estimez-vous leur prix?
Disons, environ 1,5 million de F CFA. Avec ce moyen de locomotion, le planteur au village peut travailler, aller à la maison se reposer, et repartir au champ sans être inquiété.

Avant de vous lancer dans la fabrication des véhicules, que faisiez-vous de votre temps?
J’ai toujours été un inventeur. J’avais mis en place il y a quelques années, une unité de transformation de cacao, du cabossage, jusqu’au produit fini. Actuellement, le gouvernement est en train de prototyper une série de machines, s’inspirant de cette invention. A partir de là, nous pourrons désormais mieux exporter et avoir une valeur ajoutée.

Quelle formation avez-vous suivie?
Je n’ai pas un niveau scolaire aussi élevé que celui des ingénieurs qui ont fait de grandes écoles de formation dans la fabrication des voitures. Ma seule formation, la plus importante pour moi, c’est mon génie.

Après une unité de transformation de cacao, de cabossage et des voitures de marque « VM », Quelle sera votre prochaine invention?
Pour l’instant je me contente de fabriquer des voitures. Le reste viendra après.

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