Banquiers et clients, tous responsables

Par Sorèle GUEBEDIANG, Cameroon Tribune, 15-04-2014
Le manque de professionnalisme  des uns et la mauvaise foi  des autres sont à l’origine du non-remboursement des crédits.
Le chef d’agence d’une banque commerciale à Yaoundé avoue que les cas  les plus récurrents concernent les entreprises et la clientèle institutionnelle et professionnelle. A son avis, les causes sont partagées parce que, n’a droit à un crédit que celui qui dispose d’un compte courant actif dans une banque. Et, le client ne bénéficie d’un crédit que lorsqu’il est matérialisé par des garanties qui protègent la banque du non-remboursement. Pourtant, cette démarche n’est pas suivie par toutes les institutions bancaires.

Pour ce qui est des causes provenant des banquiers, l’on relève « l’incompétence » du chargé de clientèle qui n’a pas toujours le « know-how » nécessaire pour apprécier les états financiers fournis par le client en fonction de son secteur d’activités. « Le non-remboursement incombe beaucoup plus aux banquiers qui ne maîtrisent pas les secteurs d’activités des clients. Ils ne prennent pas toujours en compte certaines variables. Si certains responsables ne prennent pas la précaution d’anticiper et de vérifier l’authenticité des documents présentés en guise de garantie, il n’y aura jamais de remboursement », explique Moïse Dieudonné Essame, banquier. Selon notre interlocuteur, il faut avoir des chargés de clientèle par secteur d’activités et non par client. Dans les institutions financières jadis initiées par l’Etat, par exemple, le clientélisme a conduit au laxisme et à l’octroi de prêts aux personnes qui n’avaient pas de capacité à rembourser. Il s’agit entres autres de : FOGAPE, FONADER, BIAO, Crédit Agricole, BCD, etc.
Par contre, chez le client, la fourniture des faux documents comptables, la mauvaise foi, les aléas environnementaux à l’instar des incendies, la mauvaise qualité des produits pour ce qui est des importateurs, sont des obstacles au remboursement des créances. Lorsqu’un importateur prend un crédit, il peut arriver que les produits importés soient de mauvaise qualité, que le circuit de distribution ne soit pas au point et parfois même que les prix pratiqués ne permettent pas de rentrer dans son investissement. Même lorsque le business est assuré, le remboursement prend du temps en raison de la multiplicité des procédures. Dans ce cas, la banque peut recourir à un autre client pour jouer les sapeurs-pompiers.

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