Axe Ngaoundéré-Yaoundé: la concurrence est rude

Par Brice MBEZE, Cameroon Tribune, 18-04-2014
Le train, le bus et l’avion dans la bataille du transport  des biens et des personnes.
Sabongari gare grouille de monde en cette fin de matinée. En provenance des différentes villes du Septentrion (Kousseri, Maroua, Yagoua, Garoua, Guider, Touboro, Kaélé…) voire de N’Djamena au Tchad, bus et mini-bus déversent passagers et marchandises à un rythme soutenu. Pour certains voyageurs, Ngaoundéré constitue le terminus. Pour d’autres, - l’écrasante majorité-, la ville château d’eau du Cameroun n’est qu’un arrêt. Pour emprunter au langage de l’aviation civile, les « correspondances » pour les autres destinations du pays, notamment vers le Sud, se prennent à Ngaoundéré, véritable « hub ».

Ternes en matinée, Sabongari gare et Madagascar gare, zones abritant les différentes agences de voyages, commencent à s’animer vers 13h. Les bus des différentes agences de voyage font les va et vient entre leurs terminaux, la gare Camrail et l’aéroport de Ngaoundéré (le lundi et le vendredi). L’offre en transport est variée et diversifiée. Les voyageurs ont désormais la possibilité de se déplacer entre Ngaoundéré et Yaoundé par train, par bus ou alors par avion. Pour attirer la clientèle, les opérateurs se livrent donc une rude concurrence sur cette ligne. Les flux des voyageurs sont très importants. Depuis quelques mois, les métropoles de Ngaoundéré et de Yaoundé sont désormais reliées par une route entièrement bitumée qui serpente les savanes de l’Adamaoua (Meiganga), les steppes et les forêts de l’Est (Garoua Boulaï, Bertoua, Abong Mbang) et du Centre (Ayos, Awae). Les camions transportant les marchandises en direction du Grand Nord et de Ndjamena au Tchad ne sont plus les principaux utilisateurs de ce tronçon. Cet axe est exploité de plus en plus par les véhicules de tourisme et les agences de voyages. Plus de cinq compagnies de transport par car et autobus (National, Super Narral, Alliance, Touristique express, Global voyages) sont actives entre Yaoundé et Ngaoundéré.
Exit donc le temps où le train avait le monopole entre Ngaoundéré et Yaoundé.  Les différents acteurs se livrent une guerre sans merci. Les agences bousculent les positions de Camrail, l’opérateur traditionnel et historique sur cette ligne. Depuis janvier dernier, Camair-Co est aussi entrée dans le jeu. La compagnie nationale de transport aérien effectue deux rotations par semaine, le lundi et le vendredi, sur Ngaoundéré. Elle envisage même d’ajouter une troisième fréquence, les dimanches. Adoum Babba Djama’a, chef d’escale de Camair-Co de Ngaoundéré, ne fait pas la fine bouche. « Le taux de remplissage des avions est intéressant», s’enorgueillit-il.>>>

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