Le secteur agricole au Cameroun : des opportunités multiples d’investissements à saisir


Par Odilon Isaïe Gheahnjim, CEO E2C Network
Le secteur agricole occupe une place de choix dans l’économie camerounaise par une participation majeure de 14,1% au PIB et une forte employabilité près de 70% de la population active en 2008. En outre, il représente plus de ¾ des exportations du secteur primaire causés par la forte embellie des productions vivrières.  Cependant, le diagnostic de ce secteur montre que malgré ses atouts indéniables, le Cameroun recèle un grand potentiel agricole dont la productivité reste en deçà des possibilités réelles.
Ainsi, le Gouvernement entend mettre en œuvre un vaste programme d’accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également ceux des agro-industries. Dans ce cadre, il procèdera à la modernisation de l’appareil de production, qui consistera à  (1) rendre accessible les facteurs de production notamment la terre, l’eau et les intrants agricoles, (2) promouvoir l’accès aux innovations technologiques par la recherche/vulgarisation et (3) développer la compétitivité des filières de production que sont :
-          les cultures d’exportation (cacao, coton, café, banane, caoutchouc et huile de palme,…) ;
-          les céréales (maïs, riz, mil/sorgho, arachide,…) ;
-          les racines/tubercules (manioc, igname, pomme de terre,…) ;
-          les fruits/légumes (banane plantain, tomate, oignon, ananas,…) et ;
-          les filières nouvelles (poivre, horticulture, agriculture biologique,…).
Pour réaliser ces objectifs de développement, le Cameroun est déterminé, dans le cadre de sa politique de croissance, à mener des actions fortes  afin de faciliter la tâche aux opérateurs économiques. En effet, en dehors de la réalisation de nombreux programmes et projets de développement des filières prioritaires, le processus d’identification et d’aménagement des zones agro-pastorales est actuellement bouclé par le Ministère en charge des affaires foncières. Aussi, un régime de zone franche industrielle a-t-il été créé pour faciliter l’installation des agro-industries exportatrices,  et des mesures fiscalo- douanières prises  en vue  de garantir la disponibilité des intrants et des équipements agricoles.
En marge de ces programmes spécifiques, le Gouvernement compte spécialement donner un appui spécifique à l’installation des jeunes en milieu rural. Il nourrit également l’ambition de mettre l’accent sur le développement des grandes et moyennes exploitations agricoles dans les différentes régions du pays,  selon leurs spécificités agro-écologiques, afin de réaliser des rendements d’échelle et d’accroître substantiellement la production. Cette action sera accompagnée par une forte activité de désenclavement des zones de production afin de faciliter l’écoulement des produits.
Il s’agit d’un secteur stratégique appelé à répondre aux besoins alimentaires d’une population en croissance rapide et à générer une importante activité économique grâce à l’exportation. Pour ce faire, un Document de stratégie de développement agricole a été élaboré et adopté,  pour redynamiser ce secteur et en assurer la croissance. Ladite  stratégie vise à  (1) assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaires, (2) à  relever à moyen terme  la croissance et l’offre d’emplois, (3) à contribuer à l’amélioration de la balance commerciale du pays. 
En définitive, des opportunités d’investissements existent dans les domaines de : la production et la commercialisation des intrants agricoles (engrais et pesticides) et des équipements agricoles,  la  production des cultures intensives, la conservation et la transformation locale des produits agricoles. Le développement de ces industries jouira d’un grand impact, eu égard aux marchés national et sous/régional, et aux grandes capacités de la base productive.

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